Projet de protection des animaux sauvages: Station de sauvetage pour hérissons à Ebikon et Emmenbrücke (Lucerne), Saxon (Valais), Bünzen (Argovie), Tenniken et Ormalingen (Bâle-Campagne)

Des mains tendues pour sauver les hérissons en détresse

Le hérisson (Erinaceus europaeus, hérisson commun ou hérisson d’Europe) est l'un des animaux sauvages les plus aimés dans notre pays. Avec l'abeille et le crapaud, il est l'une des plus anciennes espèces animales existantes: ses ancêtres vivaient il y a environ 65 millions d'années. Plus impressionnant encore, son apparence est restée inchangée depuis environ 15 millions d'années! Pendant tout ce temps, ses caractéristiques physiques et ses capacités uniques ont assuré sa survie. Aujourd'hui (état: 2025), le hérisson commun figure pourtant sur la «Liste rouge» des espèces de mammifères menacées en Suisse.

Autrefois, il était difficile d'imaginer les vergers bordés de haies, les espaces verts naturels et les grands jardins sans ces petits animaux à piquants. En effet, les hérissons ont une préférence pour les bordures de haies garnies d’herbes (écotones), ainsi que pour les prairies plantées d’arbres sauvages et de vergers, exploitées de manière extensive. En plus d’être riches en insecte, ces habitats présentaient de multiples refuges et cachettes, des endroits sûrs pour leurs nids.

Éléments perturbateurs

Aujourd'hui, en Suisse, les hérissons ont du mal à trouver un endroit propice à leur survie. Avec ses interventions incessantes sur le paysage, le développement d’une agriculture industrielle dont les rendements sont assurés par l’utilisation de plus de 2000 tonnes de fongicides, herbicides et insecticides par année, ainsi qu’un réaménagement minutieux des structures naturelles dans les zones habitées, l'Homme est devenu l'ennemi le plus dangereux du hérisson.

• Plus de 84 000 km de réseau routier et environ 5100 km de réseau ferroviaire découpent et fragmentent l'habitat du hérisson, isolant les populations. De plus, ces aménagements rendent dangereux leurs déplacements à la recherche de nourriture. On estime qu'environ 70% des décès annuels de hérissons sont causés par le trafic motorisé.
• Les monocultures agricoles à grande échelle et l'utilisation de pesticides détruisent l'habitat du hérisson et éliminent les animaux dont il se nourrit. Les jardins stériles, nettoyés trop régulièrement, entièrement clôturés ou plantés de plantes exotiques ne constituent pas des habitats adéquats pour le hérisson.
• L'utilisation croissante d’outils techniques de jardinage, tels que les débroussailleuses, les tondeuses à gazon high-tech, les tondeuses-robots et les souffleurs de feuilles, tranche les pattes des hérissons, leur découpe le museau, leur brise la mâchoire ou les scalpe complètement. Les souffleurs de feuilles transforment les cailloux en projectiles qui endommagent irrémédiablement les yeux et le nez des hérissons. Voilà un bien grand prix à payer pour satisfaire la manie de l’ordre et conserver la paix dans le voisinage…

Les étés de plus en plus chauds, alliés à des périodes de sécheresse plus longues, font le reste:

• Il y a de moins en moins d'eau dans les campagnes. Les petits étangs, les ruisseaux et les fossés s'assèchent de plus en plus tôt ou disparaissent complètement et, avec eux, de précieux petits biotopes, riches en nourriture.
• En conséquence, le sol se dessèche dès le début de l'été et les animaux dont se nourrit le hérisson, tels que les vers, les coléoptères, les araignées, et parfois même les petites souris et les escargots, se font plus rares ou disparaissent complètement du territoire.
• En raison du manque croissant de nourriture, les hérissons affaiblis et décharnés ne peuvent plus hiberner correctement et sont réveillés, bien trop tôt, par la faim. En général, la recherche de nourriture est infructueuse, car les animaux dont se nourrissent les hérissons ne sont pas encore disponibles en mars et début avril.

Objectifs de protection

Le hérisson fait partie des espèces sauvages strictement protégées par la loi dans toute l'Europe mais, malheureusement, ses habitats ne le sont pas. En automne, pour assurer la survie de cette espèce fascinante et bien-aimée, beaucoup sont tentés de venir en aide aux hérissons affamés, ainsi qu’à leurs petits nés tardivement, en les nourrissant. Cependant, de nombreuses personnes proposent aux hérissons du lait de vache, un aliment inadapté qui les rend malade. Il vaut mieux se renseigner sur les sources de nourriture adéquates, ou, mieux encore, repenser son extérieur pour proposer à ces animaux un habitat approprié.

Si vous souhaitez aider «vos hérissons» à la fin de l’automne, dans votre jardin ou au parc, vous trouverez ici des informations sur la protection des hérissons ainsi que des faits intéressants sur ces jolis animaux à piquants: Brochure «Aider les hérissons» et Guide des espèces: le hérisson.

Notre engagement dans le projet

En Suisse, les hérissons en détresse déposés dans les stations de sauvetage pour hérissons financées par nos soins reçoivent une prise en charge et des traitements spécialisés.

Chaque année, des centaines de hérissons en détresse sont soignés avec amour et dévouement dans les centres de sauvetage que nous soutenons financièrement. En outre, divers soins vétérinaires leur sont prodigués si leur état l’exige. Il n'est pas rare que les bénévoles travaillent jusqu’à repousser leurs limites; comme pour les nourrissons humains, s'occuper de bébés et de jeunes hérissons est une tâche épuisante, qui empêche parfois nos bénévoles de dormir. En effet, les bébés hérissons doivent être nourris avec un lait spécial toutes les deux heures.

Les hérissons qui souffrent encore d’une grave insuffisance pondérale à la fin de l'automne ou qui sont incapables de survivre par leurs propres moyens doivent passer l'hiver dans les centres de sauvetage. Pendant l’hiver, les hérissons ne dorment pas constamment: ils se réveillent de leur hibernation à intervalles irréguliers. A ces occasions, ils doivent être nourris, et leurs boxes nettoyés.

Aidez-nous avec votre don, afin que nos adorables et fascinants «amis à piquants» aient, eux aussi, un avenir chez nous!

• 30 francs couvrent le coût du lait spécial pour un bébé hérisson
• 65 francs couvrent les frais de nourriture pour deux hérissons pendant un mois
• 90 francs permettent d’acheter deux couvertures chauffantes électriques ou de payer un traitement vétérinaire